Des femmes sans hommes
Au final, qu'elles soient « frigides » ou « délurées », ces pauvres femmes ont au fond toutes le même problème : elles n'ont pas trouvé l'homme qui leur fallait et, comble de l'hérésie, elles ne le cherchent même pas. Les malheureuses. Ne savent-elles pas qu'il n'y a rien de plus terrible au monde pour une femme que d'être sans homme ? C'est bien connu pourtant : le seul destin souhaitable pour un être humain doté d'un utérus est de devenir une femme, une vraie, qui rigole bêtement dès qu'un homme ouvre la bouche, qui trouve toute ses idées géniales (comme Anita qui s'exclame à la fin des 101 Dalmatiens : « Oh, Roger, ça c'est de l'inspiration ! »). Une femme qui, comme Jasmine à la fin d'Aladdin, le comprend, le pardonne, et l'aime envers et contre tout. Etc.
Pas étonnant du coup que les premières soient aussi froides et aigries. Comment pourraient-elles être épanouies dans leur corps si aucun homme n'est là pour leur faire découvrir le plaisir grâce à son phallus magique ? Comme dit une fée de La belle au bois dormant à propos de Maléfique, « elle ne connaît rien aux choses de l'amour ». Entendez bien amour hétérosexuel, avec un homme. Il n'y a que ça de vrai. Homosexualité vous dites ? Cela n'existe pas chez Disney qui protège courageusement nos enfants de toutes les idées perverses qu'ils/elles pourraient avoir...
Et même diagnostic pour les « délurées » : comment voulez-vous qu'elles se tiennent bien à leur place si aucun homme n'est là pour les dresser ? Et j'ai bien dit un homme, pas un effeminé ou un impuissant à la Snoops. Non, un vrai, un bien viril avec des gros muscles et/ou une grosse intelligence. Un homme qui leur dise quand il faut ouvrir la bouche et quand il faut la fermer, comment se tenir et comment s'habiller. En résumé, un homme qui les remette à leur place.
« Tais-toi femme » : un homme, un vrai
Snoops la « chiffe » : un sous-homme
Au final, par delà leurs différences, ces méchantes se retrouvent toutes dans le stéréotype sexiste de la « vieille fille », femme pitoyable parce qu'elle n'a pas trouvé l'homme qui aurait pu donner sens à sa vie, et qui tente de combler cette absence avec des animaux de compagnie. C'est la marâtre de Cendrillon avec son chat Lucifer, Maléfique et son corbeau, Médusa et ses crocodiles, ou encore Ursula et ses murènes. Pathétique n'est-ce pas ?