Épilogue : Un autre monde est possible...
Mais heureusement, il existe d'autres représentations de femmes que celles que l'on trouve chez Disney. Hayao Miyasaki, par exemple, donne vie dans ses dessins animés à une série de personnages féminins qui n'ont aucun équivalent dans l'univers Disney ; ou plus exactement, qui ne pourraient y exister qu'en y endossant des rôles de méchantes.
Prenons le cas de Dola dans Le château dans le ciel. Non seulement celle-ci est vieille, grosse et moche, mais elle est en plus la commandante autoritaire d'une équipe d'hommes (ses fils) qui lui obéissent au doigt et à l'½il. Elle tire à la carabine, conduit agressivement, court plus vite que les hommes malgré son poids, et n'a peur de rien. En bref, elle a toutes les caractéristiques des méchantes de Disney, sauf que chez Miyasaki, c'est une gentille !
Et la preuve que ce personnage n'a pas été créé par erreur, c'est que sa dimension féministe[3] est clairement thématisée à l'intérieur du film. Par exemple, dans un passage où elle discute avec le jeune héros, Pazu, pour qui la Princesse Sheeta vient de se sacrifier, elle déclare : « ça fait cinquante ans que je suis une femme (...), c'est à pleurer ce qu'on est capable de faire pour sauver son homme, ça me rappelle ma jeunesse... ». Ainsi, autrefois dépendante des hommes au point de se sacrifier pour eux, elle a fini par faire le choix de l'indépendance pour devenir celle qu'elle est devenue : une femme qui laisse son mari (ou du moins celui qui semble l'être) sur le vaisseau pendant qu'elle part à la conquête des trésors de Laputa.
Dola, le cauchemar de Disney